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CONTES ARABES.

Ali Baba ne descendit pas de l’arbre d’abord ; il dit en lui-même : « Ils peuvent avoir oublié quelque chose à les obliger de revenir, et je me trouverois attrapé si cela arrivoit. » Il les conduisit de l’œil jusqu’à ce qu’il les eut perdus de vue, et il ne descendit que long-temps après, pour plus grande sûreté. Comme il avoit retenu les paroles par lesquelles le capitaine des voleurs avoit fait ouvrir et refermer la porte, il eut la curiosité d’éprouver si en les prononçant elles feroient le même effet. Il passa au travers des arbrisseaux, et il aperçut la porte qu’ils cachoient. Il se présenta devant, et dit : Sésame, ouvre-toi, et dans l’instant la porte s’ouvrit toute grande.

Ali Baba s’étoit attendu à voir un lieu de ténèbres et d’obscurité ; mais il fut surpris d’en voir un bien éclairé, vaste et spacieux, creusé, de main d’homme, en voûte fort élevée qui recevoit la lumière du haut du rocher, par une ouverture pratiquée de même. Il vit de grandes provisions de