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CONTES ARABES.

vous prenez la peine de le manier. »

» Je le lui présentai après en avoir ôté les oiseaux que je donnai à mes enfans ; il le prit entre ses mains, et le présenta à Saadi, pour juger du poids qu’il pouvoit avoir.

« Je veux croire que c’est votre turban, me dit Saadi ; j’en serai néanmoins mieux convaincu, quand je verrai les cent quatre-vingt-dix pièces d’or en espèces. »

« Au moins, Seigneurs, ajoutai-je quand j’eus repris le turban, observez bien, je vous en supplie, avant que j’y touche, que ce n’est pas d’aujourd’hui qu’il s’est trouvé sur l’arbre ; et que l’état où vous le voyez, et le nid qui y est si proprement accommodé, sans que main d’homme y ait touché, sont des marques certaines qu’il s’y trouvoit depuis le jour que le milan me l’a emporté, et qu’il l’a laissé tomber ou posé sur cet arbre dont les branches ont empêché qu’il ne soit tombé jusqu’à terre. Et ne trouvez pas mauvais que je vous fasse faire cette remarque : j’ai un trop