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CONTES ARABES.

mes sur un bateau très-propre et garni de tapis, qu’on nous tenoit prêt ; et à la faveur de six bons rameurs et du courant de l’eau, environ en une heure et demie de navigation nous abordâmes à ma maison de campagne.

» En mettant pied à terre, les deux amis s’arrêtèrent, moins pour en considérer la beauté par le dehors, que pour en admirer la situation avantageuse pour les belles vues, ni trop bornées, ni trop étendues, qui la rendoient agréable de tous les côtés. Je les menai dans les appartemens, je leur en fis remarquer les accompagnemens, les dépendances et les commodités, qui la leur firent trouver toute riante et très-charmante.

» Nous entrâmes ensuite dans le jardin, où ce qui leur plut davantage, fut une forêt d’orangers et de citronniers de toute sorte d’espèces, chargés de fruits et de fleurs, dont l’air étoit embaumé, plantés par allées à distance égale, et arrosés par une rigole perpétuelle, d’arbre en arbre,