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CONTES ARABES.

de temps en temps, d’où je vous ramènerai par terre le même jour, chacun sur un cheval de mon écurie. »

« Si Saad n’a pas d’affaire qui l’appelle ailleurs, j’y consens de bon cœur, dit Saadi. »

« Je n’en ai point, reprit Saad, dès qu’il s’agit de jouir de votre compagnie. Il faut donc, continua-t-il, envoyer chez vous et chez moi avertir qu’on ne nous attende pas. »

» Je leur fis venir un esclave ; et pendant qu’ils le chargèrent de cette commission, je pris le temps de donner ordre pour le soupé.

» En attendant l’heure du soupé, je fis voir ma maison et tout ce qui la compose à mes bienfaiteurs, qui la trouvèrent bien entendue, par rapport à mon état. Je les appelai mes bienfaiteurs l’un et l’autre sans distinction, parce que sans Saadi, Saad ne m’eût pas donné le morceau de plomb, et que sans Saad, Saadi ne se fût pas adressé à moi pour me donner les quatre cents pièces d’or, à quoi je rapporte la source de mon