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CONTES ARABES.

en différens endroits ; et dans chacun j’établis un commis, tant pour les recevoir, que pour la vente en gros et en détail ; et bientôt par cette économie je me fis un gain et un revenu considérables.

» Ensuite, pour réunir en un seul endroit tant de magasins dispersés, j’achetai une grande maison, qui occupoit un grand terrain, mais qui tomboit en ruine. Je la fis mettre à bas ; et, à la place, je fis bâtir celle que votre Majesté vit hier. Mais quelque apparence qu’elle ait, elle n’est composée que de magasins qui me sont nécessaires, et de logemens qu’autant que j’en ai besoin pour moi et pour ma famille.

» Il y avoit déjà quelque temps que j’avois abandonné mon ancienne et petite maison, pour venir m’établir dans cette nouvelle, quand Saadi et Saad, qui n’avoient plus pensé à moi jusqu’alors, s’en souvinrent. Ils convinrent d’un jour de promenade ; et en passant par la rue où ils m’avoient vu, ils furent dans un grand