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CONTES ARABES.

du verre ; mais comme il est plus beau que le verre ordinaire, et que j’ai un morceau de verre à-peu-près semblable dont je me pare quelquefois, et qu’il y feroit un accompagnement, je l’acheterois si vous vouliez me le vendre. »

» Mes enfans qui entendirent parler de vendre leur jouet, interrompirent la conversation en se récriant contre, en priant leur mère de le leur garder ; ce qu’elle fut contrainte de leur promettre pour les appaiser.

» La Juive, obligée de se retirer, sortit ; et avant de quitter ma femme qui l’avoit accompagnée jusqu’à la porte, elle la pria, en parlant bas, si elle avoit dessein de vendre le morceau de verre, de ne le faire voir à personne qu’auparavant elle ne lui en eût donné avis.

» Le Juif étoit allé à sa boutique de grand matin, dans le quartier des joailliers. La Juive alla l’y trouver, et elle lui annonça la découverte qu’elle venoit de faire ; elle lui rendit compte de la grosseur, du poids à-peu-près,