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LES MILLE ET UNE NUITS,

pour le considérer l’un après l’autre, s’aperçurent qu’il rendoit de la lumière à mesure que ma femme leur cachoit la clarté de la lampe en se donnant du mouvement pour achever de préparer le soupé ; et cela engageoit les enfans à se l’arracher pour en faire l’expérience. Mais les petits pleuroient quand les plus grands ne le leur laissoient pas autant de temps qu’ils vouloient, et ceux-ci étoient contraints de le leur rendre pour les appaiser.

» Comme peu de chose est capable d’amuser les enfans, et causer de la dispute entr’eux, et que cela leur arrive ordinairement, ni ma femme ni moi nous ne fîmes pas d’attention à ce qui faisoit le sujet du bruit et du tintamarre dont ils nous étourdissoient. Ils cessèrent enfin quand les plus grands se furent mis à table pour souper avec nous, et que ma femme eut donné aux plus petits chacun leur part.

» Après le souper, les enfans se rassemblèrent, et ils recommencè-