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CONTES ARABES.

plus que la première, je n’eusse en rien contribué à ce malheur par ma faute.

» Les deux amis furent plus long-temps à revenir apprendre des nouvelles de mon sort que la première fois. Saad en avoit parlé souvent à Saadi ; mais Saadi avoit toujours différé.

« Plus nous différerons, disoit-il, plus Hassan se sera enrichi, et plus la satisfaction que j’en aurai sera grande. »

» Saad n’avoit pas la même opinion de l’effet de la libéralité de son ami.

« Vous croyez donc, reprenoit-il, que votre présent aura été mieux employé par Hassan cette fois que la première ? Je ne vous conseille pas de vous en trop flatter, de crainte que votre mortification n’en fût plus sensible, si vous trouviez que le contraire fût arrivé. »

« Mais, répétoit Saadi, il n’arrive pas tous les jours qu’un milan emporte un turban. Hassan y a