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CONTES ARABES.

» Mon hôte prit d’abord mon parti avec beaucoup de compassion, en chassant les chiens qui me poursuivoient, et qui vouloient pénétrer jusque dans sa maison. Pour moi, mon premier soin fut de me fourrer dans un coin où je me dérobai à leur vue. Je ne trouvai pas néanmoins chez lui l’asile et la protection que j’avois espérés. C’étoit un de ces superstitieux à outrance, qui sous prétexte que les chiens sont immondes, ne trouvent pas assez d’eau ni de savon pour laver leur habit, quand par hasard un chien les a touchés en passant près d’eux. Après que les chiens qui m’avoient donné la chasse furent retirés, il fit tout ce qu’il put à plusieurs fois, pour me chasser dès le même jour ; mais j’étois caché et hors de ses atteintes. Ainsi je passai la nuit dans sa boutique malgré lui, et j’avois besoin de ce repos pour me remettre du mauvais traitement qu’Amine m’avoit fait.

» Afin de ne pas ennuyer votre Majesté par des circonstances de peu