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CONTES ARABES.

ne cessant de demander pardon à Dieu dans chacune des prières auxquelles tu es obligé chaque jour par ta religion ; et afin que tu n’en sois pas détourné, par le soin de demander ta vie, je te fais une aumône ta vie durant de quatre dragmes d’argent par jour de ma monnoie, que mon grand visir te fera donner. Ainsi ne t’en retourne pas, et attends qu’il ait exécuté mon ordre. »

À ces paroles Baba-Abdalla se prosterna devant le trône du calife, et en se relevant il lui fit son remercîment, en lui souhaitant toute sorte de bonheur et de prospérité.


Le calife Haroun Alraschild, content de l’histoire de Baba-Abdalla et du derviche, s’adressa au jeune homme qu’il avoit vu maltraiter sa cavale, et il lui demanda son nom, comme il avoit fait à l’aveugle ? Le jeune homme lui dit qu’il s’appeloit Sidi Nouman.

« Sidi Nouman, lui dit alors le calife, j’ai vu exercer des chevaux toute ma vie, et souvent j’en ai exercé