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CONTES ARABES.

fût pas dit qu’il eût emporté la moindre chose du trésor, quelque grande que fût l’obligation que je lui avois.

» Loin de me la refuser, le derviche la tira d’abord de son sein ; et en me la présentant de la meilleure grâce du monde : « Tenez, mon frère, me dit-il, la voilà ; qu’à cela ne tienne que vous ne soyez content. Si je puis faire davantage pour vous, vous n’avez qu’à demander, je suis prêt à vous satisfaire. »

» Quand j’eus la boîte entre les mains, je l’ouvris ; et en considérant la pommade : « Puisque vous êtes de si bonne volonté, lui-dis-je, et que vous ne vous lassez pas de m’obliger, je vous prie de vouloir bien me dire quel est l’usage particulier de cette pommade ? »

« L’usage en est surprenant et merveilleux, repartit le derviche. Si vous appliquez un peu de cette pommade autour de l’œil gauche et sur la paupière, elle fera paroître devant vos yeux tous les trésors qui sont cachés dans le sein de la terre ; mais si vous