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CONTES ARABES.

cercle à l’extrémité, étoient si élevées, si scarpées et si impraticables, qu’il n’y avoit pas à craindre qu’aucun mortel nous pût jamais apercevoir.

» Quand nous fûmes arrivés entre ces deux montagnes : « N’allons pas plus loin, me dit le derviche, arrêtez vos chameaux, et faites-les coucher sur le ventre dans l’espace que vous voyez, afin que nous n’ayons pas de peine à les charger ; et quand vous aurez fait, je procéderai à l’ouverture du trésor. »

» Je fis ce que le derviche m’avoit dit, et je l’allai rejoindre aussitôt. Je le trouvai un fusil à la main qui amassoit un peu de bois sec pour faire du feu. Sitôt qu’il en eut fait, il y jeta du parfum en prononçant quelques paroles dont je ne compris pas bien le sens, et aussitôt une grosse fumée s’éleva en l’air. Il sépara cette fumée ; et dans le moment, quoique le roc qui étoit entre les deux montagnes, et qui s’élevoit fort haut en ligne perpendiculaire, parût n’avoir aucune