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LES MILLE ET UNE NUITS,

qu’il étoit très-satisfait des prodiges qu’il venoit d’entendre de la lampe merveilleuse, et que les contes qu’elle lui faisoit chaque nuit, lui faisoient beaucoup de plaisir. En effet, ils étoient divertissans et presque toujours assaisonnés d’une bonne morale. Il voyoit bien que la sultane les faisoit adroitement succéder les uns aux autres, et il n’étoit pas fâché qu’elle lui donnât occasion, par ce moyen, de tenir en suspens à son égard, l’exécution du serment qu’il avoit fait si solennellement de ne garder une femme qu’une nuit, et de la faire mourir le lendemain. Il n’avoit presque plus d’autre pensée que de voir s’il ne viendroit point à bout de lui en faire tarir le fond.

Dans cette intention, après avoir entendu la fin de l’histoire d’Aladdin et de Badroulboudour, toute différente de ce qui lui avoit été raconté jusqu’alors, dès qu’il fut éveillé, il prévint Dinarzade, et il l’éveilla lui-même, en demandant à la sultane qui venoit de s’éveiller aussi,