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CONTES ARABES.

ritablement admirable et d’une grande beauté. Autant néanmoins qu’en peut juger une solitaire, qui ne s’entend pas à ce qu’on trouve beau dans le monde, il me semble qu’il y manque une chose. » « Quelle chose, ma bonne mère, reprit la princesse Badroulboudour ? Apprenez-le-moi, je vous en conjure. Pour moi j’ai cru, et l’avois entendu dire ainsi, qu’il n’y manquoit rien. S’il y manque quelque chose, j’y ferai remédier. »

« Princesse, repartit la fausse Fatime avec une grande dissimulation, pardonnez-moi la liberté que je prends ; mon avis, s’il peut être de quelqu’importance, seroit, que si au haut et au milieu de ce dôme, il y avoit un œuf de roc suspendu, ce salon n’auroit point de pareil dans les quatre parties du monde, et votre palais seroit la merveille de l’univers. »

« La bonne mère, demanda la princesse, quel oiseau est-ce que le roc, et où pourroit-on en trouver un œuf ? » « Princesse, répondit la fausse