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CONTES ARABES.

pris un des habits les plus magnifiques de sa garde-robe, il étoit monté au salon aux vingt-quatre croisées, d’où il aperçut que le sultan venoit. Il descendit, et il fut assez à temps pour le recevoir au bas du grand escalier, et l’aider à mettre pied à terre. « Aladdin, lui dit le sultan, je ne puis vous parler que je n’aie vu et embrassé ma fille. »

Aladdin conduisit le sultan à l’appartement de la princesse Badroulboudour. Et la princesse qu’Aladdin en se levant avoit avertie de se souvenir qu’elle n’étoit plus en Afrique, mais dans la Chine et dans la ville capitale du sultan son père, voisine de son palais, venoit d’achever de s’habiller. Le sultan l’embrassa à plusieurs fois, le visage baigné de larmes de joie, et la princesse de son côté lui donna toutes les marques du plaisir extrême qu’elle avoit de le revoir.

Le sultan fut quelque temps sans pouvoir ouvrir la bouche pour parler : tant il étoit attendri d’avoir re-