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CONTES ARABES.

la bannir entièrement, et persuadée que vous voudrez bien me tenir compagnie, j’ai commandé qu’on nous préparât à souper. Mais comme je n’ai que du vin de la Chine, et que je me trouve en Afrique, il m’a pris une envie de goûter de celui qu’elle produit, et j’ai cru, s’il y en a, que vous en trouverez du meilleur. »

Le magicien africain qui avoit regardé comme impossible le bonheur de parvenir si promptement et si facilement à entrer dans les bonnes grâces de la princesse Badroulboudour, lui marqua qu’il ne trouvoit pas de termes assez forts pour lui témoigner combien il étoit sensible à ses bontés ; et en effet, pour finir au plutôt un entretien dont il eût eu peine à se tirer s’il s’y fût engagé plus avant, il se jeta sur le vin d’Afrique dont elle venoit de lui parler, et il lui dit que parmi les avantages dont l’Afrique pouvoit se glorifier, celui de produire d’excellent vin étoit un des principaux, particulièrement dans la partie où elle se trouvoit ; qu’il en