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CONTES ARABES.

lui fit, elle le suivit jusqu’au pied du trône du sultan, où il la laissa pour aller se ranger à sa place près du grand visir.

La mère d’Aladdin, instruite par l’exemple de tant d’autres qu’elle avoit vu aborder le sultan, se prosterna le front contre le tapis qui couvroit les marches du trône, et elle demeura en cet état jusqu’à ce que le sultan lui commanda de se relever. Elle se leva, et alors : « Bonne femme, lui dit le sultan, il y a long-temps que je vous vois venir à mon divan, et demeurer à l’entrée depuis le commencement jusqu’à la fin : quelle affaire vous amène ici ? »

La mère d’Aladdin se prosterna une seconde fois, après avoir entendu ces paroles ; et quand elle fut relevée : « Monarque au-dessus des monarques du monde, dit-elle, avant d’exposer à votre Majesté le sujet extraordinaire et même presqu’incroyable, qui me fait paroître devant son trône sublime, je la supplie de me pardonner la hardiesse, pour ne