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LES MILLE ET UNE NUITS,

conseil devant le sultan, qu’elle comptoit sa peine pour rien, pourvu qu’elle fît connoître à son fils qu’elle n’oublioit rien de tout ce qui dépendoit d’elle pour lui complaire. Elle retourna donc au palais le jour du conseil ; et elle se plaça à l’entrée du divan vis-à-vis le sultan, à son ordinaire.

Le grand visir n’avoit encore commencé à rapporter aucune affaire quand le sultan aperçut la mère d’Aladdin. Touché de compassion de la longue patience dont il avoit été témoin : « Avant toutes choses, de crainte que vous ne l’oubliez, dit-il au grand visir, voilà la femme dont je vous parlois dernièrement ; faites-la venir, et commençons par l’entendre et par expédier l’affaire qui l’amène. » Aussitôt le grand visir montra cette femme au chef des huissiers qui étoit debout, prêt à recevoir ses ordres, et lui commanda d’aller la prendre et de la faire avancer.

Le chef des huissiers vint jusqu’à la mère d’Aladdin ; et au signe qu’il