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CONTES ARABES.

à la place où il étoit, je vois qu’il a disparu, et je ne puis dire à votre Majesté où il peut être ; mais je puis l’assurer que je n’ai aucune part à cet événement. »

« Je ne me mets pas en peine de ce que ton palais est devenu, reprit le sultan, j’estime ma fille un million de fois davantage. Je veux que tu me la retrouves, autrement je te ferai couper la tête, et nulle considération ne m’en empêchera. »

« Sire, repartit Aladdin, je supplie votre Majesté de m’accorder quarante jours pour faire mes diligences ; et si dans cet intervalle je n’y réussis pas, je lui donne ma parole que j’apporterai ma tête au pied de son trône, afin qu’elle en dispose à sa volonté. » « Je t’accorde les quarante jours que tu me demandes, lui dit le sultan ; mais ne crois pas abuser de la grâce que je te fais, en pensant échapper à mon ressentiment : en quelqu’endroit de la terre que tu puisses être, je saurai bien te retrouver. »

Aladdin s’éloigna de la présence du