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LES MILLE ET UNE NUITS,

Quand les cavaliers furent entrés dans le faubourg, les premiers qui virent qu’on menoit Aladdin en criminel d’état, ne doutèrent pas que ce ne fût pour lui couper la tête. Comme il étoit aimé généralement, les uns prirent le sabre et d’autres armes, et ceux qui n’en avoient pas, s’armèrent de pierres, et ils suivirent les cavaliers. Quelques-uns qui étoient à la queue, firent volte-face, en faisant mine de vouloir les dissiper ; mais bientôt ils grossirent en si grand nombre, que les cavaliers prirent le parti de dissimuler, trop heureux s’il pouvoient arriver jusqu’au palais du sultan sans qu’on leur enlevât Aladdin. Pour y réussir, selon que les rues étoient plus ou moins larges ils eurent grand soin d’occuper toute la largeur du terrain, tantôt en s’étendant, tantôt en se resserrant ; de la sorte ils arrivèrent à la place du palais, où ils se mirent tous sur une ligne, en faisant face à la populace armée, jusqu’à ce que leur officier et le cavalier qui menoit Aladdin, fussent entrés dans le