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CONTES ARABES.

qu’au sultan. Quand il se fut bien assuré que le palais d’Aladdin n’étoit plus où il avoit été, et qu’il n’en paroissoit pas le moindre vestige, il revint se présenter au sultan. « Hé bien, as-tu vu le palais d’Aladdin, lui demanda le sultan ? » « Sire, répondit le grand visir, votre Majesté peut se souvenir que j’ai eu l’honneur de lui dire que ce palais, qui faisoit le sujet de son admiration avec ses richesses immenses, n’étoit qu’un ouvrage de magie et d’un magicien ; mais votre Majesté n’a pas voulu y faire attention. »

Le sultan qui ne pouvoit disconvenir de ce que le grand visir lui représentoit, entra dans une colère d’autant plus grande, qu’il ne pouvoit désavouer son incrédulité. « Où est, dit-il, cet imposteur, ce scélérat, que je lui fasse couper la tête ? » « Sire, reprit le grand visir, il y a quelques jours qu’il est venu prendre congé de votre Majesté ; il faut lui envoyer demander où est son palais ; il ne doit pas l’ignorer » « Ce seroit le traiter avec trop d’indulgence, repartit le sultan ;