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LES MILLE ET UNE NUITS,

Quand il fut arrivé, et qu’il eut examiné le palais de près et de tous les côtés, il ne douta pas qu’Aladdin ne se fût servi de la lampe pour le faire bâtir. Sans s’arrêter à l’impuissance d’Aladdin, fils d’un simple tailleur, il savoit bien qu’il n’appartenoit de faire de semblables merveilles qu’à des génies esclaves de la lampe, dont l’acquisition lui avoit échappé. Piqué au vif du bonheur et de la grandeur d’Aladdin, dont il ne faisoit presque pas de différence d’avec celle du sultan, il retourna au khan où il avoit pris logement.

Il s’agissoit de savoir où étoit la lampe, si Aladdin la portoit avec lui, ou en quel lieu il la conservoit, et c’est ce qu’il falloit que le magicien découvrît par une opération de géomance. Dès qu’il fut arrivé où il logeoit, il prit son quarré et son sable, qu’il portoit en tous ses voyages. L’opération achevée, il connut que la lampe étoit dans le palais d’Aladdin ; et il eut une joie si grande de cette découverte, qu’à peine il se sentoit