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LES MILLE ET UNE NUITS,

senta. En la prenant, comme il prêtait l’oreille à droite et à gauche, il entendit qu’on s’entretenoit du palais d’Aladdin. Quand il eut achevé, il s’approcha d’un de ceux qui s’en entretenoient ; et en prenant son temps, il lui demanda en particulier ce que c’étoit que ce palais dont on parloit si avantageusement ? « D’où venez-vous, lui dit celui à qui il s’étoit adressé ? Il faut que vous soyez bien nouveau venu, si vous n’avez pas vu, ou plutôt si vous n’avez pas encore entendu parler du palais du prince Aladdin ? » On n’appeloit plus autrement Aladdin depuis qu’il avoit épousé la princesse Badroulboudour. « Je ne vous dis pas, continua cet homme, que c’est une des merveilles du monde, mais que c’est la merveille unique qu’il y ait au monde : jamais on n’y a rien vu de si grand, de si riche, de si magnifique ! Il faut que vous veniez de bien loin, puisque vous n’en avez pas encore entendu parler ! En effet, on en doit parler par toute la terre, depuis qu’il