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LES MILLE ET UNE NUITS,

contoit ; mais qui confirmèrent le visir dans la croyance où il étoit déjà, que le palais d’Aladdin était l’effet d’un enchantement : croyance dont il avoit fait part au sultan presque dans le moment que ce palais venoit de paroître. Il voulut lui répéter la même chose. « Visir, lui dit le sultan en l’interrompant, vous m’avez déjà dit la même chose, mais je vois bien que vous n’avez pas encore mis en oubli le mariage de ma fille avec votre fils. »

Le grand visir vit bien que le sultan étoit prévenu : il ne voulut pas entrer en contestation avec lui, et il le laissa dans son opinion. Tous les jours réglément, dès que le sultan étoit levé, il ne manquoit pas de se rendre dans un cabinet d’où l’on découvroit tout le palais d’Aladdin, et il y alloit encore plusieurs fois, pendant la journée, pour le contempler et l’admirer.

Aladdin cependant ne demeuroit pas renfermé dans son palais : il avoit soin de se faire voir par la ville plus d’une fois chaque semaine ; soit qu’il