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CONTES ARABES.

avoit pas dit la raison ; et comme ils lui eurent marqué qu’il ne leur en avoit rien témoigné, il donna ordre sur-le-champ qu’on lui amenât un cheval. On le lui amena, il le monta, et partit sans autre suite que quelques-uns de ses gens, qui l’accompagnèrent à pied. Il arriva au palais d’Aladdin, et il mit pied à terre au bas de l’escalier qui conduisoit au salon à vingt-quatre croisées. Il y monta sans faire avertir Aladdin ; mais Aladdin s’y trouva fort à propos, et il n’eut que le temps de recevoir le sultan à la porte.

Le sultan, sans donner à Aladdin le temps de se plaindre obligeamment de ce que sa Majesté ne l’avoit pas fait avertir, et qu’elle l’avoit mis dans la nécessité de manquer à son devoir, lui dit : « Mon fils, je viens moi-même vous demander quelle raison vous avez de vouloir laisser imparfait un salon aussi magnifique et aussi singulier que celui de votre palais. »

Aladdin dissimula la véritable rai-