Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.
73
CONTES ARABES.

cette merveilleuse statue que tu acquerras avec le salut. »

Le prince, après avoir lu ces paroles, dit à la reine : « Je ne veux point manquer cette neuvième statue. Il faut que ce soit une pièce bien rare, puisque celles-ci toutes ensemble ne la valent pas. Je vais partir pour le grand Caire. Je ne crois pas, madame, que vous combattiez ma résolution. »

« Non, mon fils, répondit la reine, je ne m’y oppose point. Vous êtes sans doute sous la protection de notre grand prophète ; il ne permettra pas que vous périssiez dans ce voyage. Partez quand il vous plaira. Vos visirs et moi, nous gouvernerons bien l’état pendant votre absence. » Le prince fit préparer son équipage ; mais il ne voulut mener avec lui qu’un petit nombre d’esclaves seulement.

Il ne lui arriva nul accident sur la route. Il se rendit au Caire, où il demanda des nouvelles de Mobarec. On lui dit que c’étoit un des plus riches citoyens de la ville ; qu’il vivoit en grand seigneur, et que sa maison étoit