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CONTES ARABES.

mander justice, et qu’il la rend volontiers à ses sujets, quand ils la lui demandent. Je sais aussi que quand on se présente à lui pour lui demander une grâce, il l’accorde avec plaisir, quand il voit qu’on l’a méritée et qu’on en est digne. Mais êtes-vous dans ce cas-là, et croyez-vous avoir mérité la grâce que vous voulez que je demande pour vous ? En êtes-vous digne ? Qu’avez-vous fait pour votre prince ou pour votre patrie, et en quoi vous êtes-vous distingué ? Si vous n’avez rien fait pour mériter une si grande grâce, et que d’ailleurs vous n’en soyez pas digne, avec quel front pourrois-je la demander ? Comment pourrois-je seulement ouvrir la bouche pour la proposer au sultan ? Sa présence toute majestueuse, et l’éclat de sa cour me fermeroient la bouche aussitôt, à moi qui tremblois devant feu mon mari votre père, quand j’avois à lui demander la moindre chose. Il y a une autre raison, mon fils, à quoi vous ne pensez pas, qui est qu’on ne se