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LES MILLE ET UNE NUITS,

exhaloit de tous ces plats. « Mon fils, demanda-t-elle à Aladdin, d’où nous vient cette abondance, et à qui sommes-nous redevables d’une si grande libéralité ? Le sultan auroit-il eu connoissance de notre pauvreté, et auroit-il eu compassion de nous ? » « Ma mère, reprit Aladdin, mettons-nous à table et mangeons, vous en avez besoin aussi bien que moi. Je vous dirai ce que vous me demandez, quand nous aurons déjeûné. » Ils se mirent à table, et ils mangèrent avec d’autant plus d’appétit, que la mère et le fils ne s’étoient jamais trouvés à une table si bien fournie.

Pendant le repas, la mère d’Aladdin ne pouvoit se lasser de regarder et d’admirer le bassin et les plats, quoiqu’elle ne sût pas trop distinctement s’ils étoient d’argent ou d’une autre matière, tant elle étoit peu accoutumée à en voir de pareils ; et, à proprement parler, sans avoir égard à leur valeur, qui lui étoit inconnue, il n’y avoit que la nouveauté qui la tenoit en admiration, et son fils Alad-