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LES MILLE ET UNE NUITS,

lât prendre, et la lui mît entre les mains. C’est pourquoi il s’étoit adressé à Aladdin qui lui avoit paru un jeune enfant sans conséquence, et très-propre à lui rendre ce service qu’il attendoit de lui, bien résolu, dès qu’il auroit la lampe dans ses mains, de faire la dernière suffumigation que nous avons dite, et de prononcer les deux paroles magiques qui devoient faire l’effet que nous avons vu, et sacrifier le pauvre Aladdin à son avarice et à sa méchanceté, afin de n’en avoir pas de témoin. Le soufflet donné à Aladdin, et l’autorité qu’il avoit prise sur lui, n’avoient pour but que de l’accoutumer à le craindre et à lui obéir exactement ; afin que lorsqu’il lui demanderoit cette fameuse lampe magique, il la lui donnât aussitôt ; mais il lui arriva tout le contraire de ce qu’il s’étoit proposé. Enfin il n’usa de sa méchanceté avec tant de précipitation, pour perdre le pauvre Aladdin, que parce qu’il craignit que s’il contestoit plus long-temps avec lui, quelqu’un ne vînt à les en-