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LES MILLE ET UNE NUITS,

tromperie que nous prions votre Majesté de vouloir bien nous pardonner. »

Le calife et Zobéïde furent fort contens de la sincérité d’Abou Hassan ; ils ne parurent point fâchés de tout ce qui s’étoit passé ; au contraire, Zobéïde, qui avoit toujours pris la chose très-sérieusement, ne put s’empêcher de rire à son tour en songeant à tout ce qu’Abou Hassan avoit imaginé pour réussir dans son dessein. Le calife qui n’avoit presque pas cessé de rire, tant cette imagination lui paroissoit singulière : « Suivez-moi l’un et l’autre, dit-il à Abou Hassan et à sa femme en se levant ; je veux vous faire donner les mille pièces d’or que je vous ai promises, pour la joie que j’ai de ce que vous n’êtes pas morts. »

« Commandeur des croyans, reprit Zobéïde, contentez-vous, je vous prie, de faire donner mille pièces d’or à Abou Hassan ; vous les devez à lui seul. Pour ce qui regarde sa femme, j’en fais mon affaire. »