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CONTES ARABES.

interrompit pitoyablement la fausse veuve, vous voyez quelle est ma disgrâce, et de quel malheur je me trouve accablée aujourd’hui par la perte de mon cher Abou Hassan, que Zobéïde ma chère maîtresse et la vôtre, et le Commandeur des croyans, m’avoient donné pour mari ! Abou Hassan, mon cher époux, s’écria-t-elle encore, que vous ai-je fait pour m’avoir abandonnée si promptement ? N’ai-je pas toujours suivi vos volontés plutôt que les miennes ? Hélas, que deviendra la pauvre Nouzhatoul-Aouadat ? »

La nourrice étoit dans une surprise extrême de voir le contraire de ce que le chef des eunuques avoit rapporté au calife : « Ce visage noir de Mesrour, s’écria-t-elle avec exclamation en élevant les mains, mériteroit bien que Dieu le confondit d’avoir excité une si grande dissention entre ma bonne maîtresse et le Commandeur des croyans, par un mensonge aussi insigne que celui qu’il leur a fait ! Il faut, ma fille, dit--