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LES MILLE ET UNE NUITS,

mais m’arriver par la mort de Nouzhatoul-Aouadat ma chère épouse, que vous honoriez de vos bontés. »

Mesrour fut attendri à ce discours, et il ne lui fut pas possible de refuser quelques larmes à la mémoire de la défunte. Il leva un peu le drap mortuaire du côté de la tête pour lui voir le visage qui étoit à découvert ; et en le laissant aller après l’avoir seulement entrevue : « Il n’y a pas d’autre Dieu que Dieu, dit-il avec un soupir profond ! Nous devons nous soumettre tous à sa volonté, et toute créature doit retourner à lui. Nouzhathoul-Aouadat ma bonne sœur, ajouta-t-il en soupirant, ton destin a été de bien peu de durée ! Dieu te fasse miséricorde ! » Il se tourna ensuite du côté d’Abou Hassan qui fondoit en larmes : « Ce n’est pas sans raison, lui dit-il, que l’on dit que les femmes sont quelquefois dans des absences d’esprit qu’on ne peut pardonner. Zobéïde, toute ma bonne maîtresse qu’elle est, est dans ce cas-là. Elle a voulu soutenir au calife, que c’étoit