où il se trouvoit, par ses bons mots et par ses plaisanteries, le calife ne pouvoit guère se passer de lui, et il ne faisoit aucune partie de divertissement sans l’y appeler ; il le menoit même quelquefois chez Zobeïde son épouse, à qui il avoit raconté son histoire, qui l’avoit extrêmement divertie. Zobeïde le goûtoit assez ; mais elle remarqua que toutes les fois qu’il accompagnoit le calife chez elle, il avoit toujours les yeux sur une de ses esclaves appelée Nouzhatoul-Aouadat[1] ; c’est pourquoi elle résolut d’en avertir le calife. « Commandeur des croyans, dit un jour la princesse au calife, vous ne remarquez peut-être pas comme moi, que toutes les fois qu’Abou Hassan vous accompagne ici, il ne cesse d’avoir les yeux sur Nouzhatoul-Aouadat, et qu’il ne manque jamais de la faire rougir. Vous ne doutez point que ce ne soit une marque certaine qu’elle
- ↑ C’est-à-dire, divertissement qui rappelle, ou qui fait revenir.