Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/236

Cette page a été validée par deux contributeurs.
226
LES MILLE ET UNE NUITS,

sur sa tête, pour marquer qu’il alloit obéir ; et après s’être prosterné devant le trône, il sortit et s’en alla chez le grand trésorier qui lui délivra la bourse. Il la fit prendre par un des esclaves qui le suivoient, et s’en alla la porter à la mère d’Abou Hassan. Il la trouva, et lui dit que le calife lui envoyoit ce présent, sans s’expliquer davantage. Elle le reçut avec d’autant plus de surprise, qu’elle ne pouvoit imaginer ce qui pouvoit avoir obligé le calife de lui faire une si grande libéralité, et qu’elle ignoroit ce qui se passoit au palais.

Pendant l’absence du grand visir, le juge de police fît le rapport de plusieurs affaires qui regardoient sa fonction, et ce rapport dura jusqu’au retour du visir. Dès qu’il fut rentré dans la chambre du conseil, et qu’il eut assuré Abou Hassan qu’il s’étoit acquitté de l’ordre qu’il lui avoit donné, le chef des eunuques, c’est-à-dire Mesrour, qui étoit entré dans l’intérieur du palais après avoir accompagné Abou Hassan jusqu’au