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CONTES ARABES.

« Cela est bien, dit-il au juge de police en souriant, je suis content et vous m’avez fait plaisir : reprenez votre place. Des cagots, dit-il en lui-même avec un air de satisfaction, qui s’avisoient de gloser sur mes actions, et qui trouvoient mauvais que je reçusse et que je régalasse d’honnêtes gens chez moi, méritoient bien cette avanie et ce châtiment. » Le calife qui l’observoit, pénétra dans sa pensée, et sentit en lui-même une joie inconcevable d’une si belle expédition.

Abou Hassan s’adressa ensuite au grand visir : « Faites-vous donner par le grand trésorier, lui dit-il, une bourse de mille pièces de monnoie d’or, et allez au quartier où j’ai envoyé le juge de police, la porter à la mère d’un certain Abou Hassan surnommé le Débauché. C’est un homme connu dans tout le quartier sous ce nom ; il n’y a personne qui ne vous enseigne sa maison. Partez, et revenez promptement. »

Le grand visir Giafar mit la main