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CONTES ARABES.

pieds. « Ma bonne dame, lui dit ce prince, je cherchois votre fils Ganem, est-il ici ? » « Ah, sire, s’écria-t-elle, il y a long-temps qu’il n’est plus ! Plût à Dieu que je l’eusse au moins enseveli de mes propres mains, et que j’eusse la consolation d’avoir ses os dans ce tombeau ! Ah, mon fils, mon cher fils !… » Elle voulut continuer ; mais elle fut saisie d’une si vive douleur, qu’elle n’en eut pas la force.

Zinebi en fut touché. C’étoit un prince d’un naturel fort doux et très-compatissant aux peines des malheureux. « Si Ganem est seul coupable, disoit-il en lui-même, pourquoi punir la mère et la sœur qui sont innocentes ? Ah, cruel Haroun Alraschild, à quelle mortification me réduis-tu, en me faisant ministre de ta vengeance, en m’obligeant à persécuter des personnes qui ne t’ont point offensé ! »

Les gardes que le roi avoit chargés de chercher Ganem, lui vinrent dire qu’ils avoient fait une recher-