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CONTES ARABES.

tis guéri, ajouta-t-il, je remerciai le paysan, et lui donnai tous les diamans que j’avois. Je m’approchai ensuite de la ville de Harran ; mais ayant appris sur la route que quelques princes voisins avoient assemblé des troupes et venoient fondre sur les sujets du roi, je me suis fait connoître dans les villages, et j’excitai le zèle de ses peuples à prendre sa défense. J’armai un grand nombre de jeunes gens ; et me mettant à leur tête, je suis arrivé dans le temps que les deux armées étoient aux mains. »

Quand il eut achevé de parler, le roi dit : « Rendons grâces à Dieu de ce qu’il a conservé Codadad ; mais il faut que les traîtres qui l’ont voulu tuer, périssent aujourd’hui. » « Seigneur, reprit le généreux fils de Pirouzé, tout ingrats et tout méchans qu’ils sont, songez qu’ils sont formés de votre sang : ce sont mes frères, je leur pardonne leur crime, et je vous demande grâce pour eux. »

Ces nobles sentimens arrachèrent des larmes au roi, qui fit assembler