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CONTES ARABES.

ver des remèdes aux maux les plus désespérés. »

Le chirurgien parla avec tant d’éloquence, qu’il persuada la princesse ; elle lui raconta toutes ses aventures ; et lorsqu’elle en eut achevé le récit, le chirurgien reprit la parole : « Madame, dit-il, puisque les choses sont ainsi, permettez-moi de vous représenter que vous ne devez point vous abandonner à votre affliction ; vous devez plutôt vous armer de constance, et faire ce que le nom et le devoir d’une épouse exigent de vous ; vous devez venger votre mari. Je vais, si vous souhaitez, vous servir d’écuyer. Allons à la cour du roi de Harran ; ce prince est bon et très-équitable ; vous n’avez qu’à lui peindre avec de vives couleurs le traitement que le prince Codadad a reçu de ses frères, je suis persuadé qu’il vous fera justice. » « Je cède à vos raisons, répondit la princesse : oui, je dois entreprendre la vengeance de Codadad ; et puisque vous êtes assez obligeant et assez généreux pour vou-