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LES MILLE ET UNE NUITS,

de fils, à m’apprendre l’art de régner, et à me faire occuper sa place après lui.

» Un jour qu’il prenoit le divertissement de la chasse, il aperçut un âne sauvage. Il le poursuivit ; il se sépara du gros de la chasse ; et son ardeur l’emporta si loin, que, sans songer qu’il s’égaroit, il courut jusqu’à la nuit. Alors il descendit de cheval, et s’assit à l’entrée d’un bois dans lequel il avoit remarqué que l’âne s’étoit jeté. À peine le jour venoit de se fermer, qu’il aperçut entre les arbres une lumière qui lui fit juger qu’il n’étoit pas loin de quelque village. Il s’en réjouit dans l’espérance d’y aller passer la nuit, et d’y trouver quelqu’un qu’il pût envoyer aux gens de sa suite pour leur apprendre où il étoit. Il se leva, et marcha vers la lumière qui lui servoit de fanal pour se conduire.

» Il connut bientôt qu’il s’étoit trompé : cette lumière n’étoit autre chose qu’un feu allumé dans une cabane. Il s’en approche, et vit avec