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LES MILLE ET UNE NUITS,

solution ; et de peur que le prince Samer ne s’y opposât, Codadad, sans la lui communiquer, sortit un jour de Samarie comme pour aller à la chasse.

Il étoit monté sur un cheval blanc, qui avoit une bride et des fers d’or, une selle avec une housse de satin bleu toute parsemée de perles. Il avoit un sabre dont la poignée étoit d’un seul diamant, et le fourreau de bois de sandal tout garni d’émeraudes et de rubis. Il portoit sur ses épaules son carquois et son arc ; et dans cet équipage qui relevoit merveilleusement sa bonne mine, il arriva dans la ville de Harran. Il trouva bientôt moyen de se faire présenter au roi, qui charmé de sa beauté, de sa taille avantageuse, ou peut-être entraîné par la force du sang, lui fit un accueil favorable, et lui demanda son nom et sa qualité. « Sire, répondit Codadad : je suis fils d’un émir du Caire. Le désir de voyager m’a fait quitter ma patrie ; et comme j’ai appris en passant par vos états que vous