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LES MILLE ET UNE NUITS,

pour eux les égards qu’ils prétendent mériter. Plusieurs d’entr’eux, génies mal-faisans et dangereux, menacent même de se révolter, et de faire soulever la nation entière des génies. »

Dorrat Algoase fut moins effrayée des menaces des génies, que fâchée de se séparer du prince Habib.

« Que ne puis-je, lui dit-elle, vous emmener avec moi, et serrer dès ce moment les nœuds d’une union qui doit faire notre bonheur ! Mais les destins s’y opposent : vous ne pouvez être à moi qu’après avoir supporté bien des peines et des fatigues. Pensez à moi dans les momens les plus périlleux ; et que le souvenir de Dorrat Algoase, et de ce qu’elle vient de faire pour vous, enflamme votre courage, et vous élève au-dessus de la condition des enfans d’Adam. »

La reine des génies, dit ensuite à son visir de se disposer à la transporter dans ses états. Il reprit aussitôt la forme d’un oiseau d’une grosseur prodigieuse. La reine s’assit