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CONTES ARABES.

Tandis qu’ils s’entretenoient ainsi, le prince Habib aperçut un oiseau d’une grosseur extraordinaire qui s’abattit devant eux. L’oiseau secoua ses ailes, et l’on ne vit plus qu’un vieillard vénérable dont la figure portoit l’empreinte d’une sagesse douce et aimable. Il s’avança vers les deux amans, et se prosterna devant eux.

« Quel est ce vieillard, dit le prince à Dorrat Algoase ? » « C’est, répondit-elle, un de mes visirs, celui qui m’a conduite ici. » Elle se retourna ensuite du côté du visir, et lui demanda quel motif l’avoit engagé à venir avant qu’elle l’eût mandé ?

« Grande reine, répondit-il, je viens vous rendre compte de ce qui se passe dans vos états. Les principaux d’entre les génies demandent à vous voir. Je leur ai dit que vous étiez dans le palais, mais que des affaires indispensables ne vous permettoient pas de vous montrer. Ils ont fait éclater leur mécontentement, et se sont plaints que vous n’aviez pas