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CONTES ARABES.

ordonné qu’on le laissât approcher, l’étranger se présente à l’entrée de la tente.

Il étoit monté sur un coursier vigoureux d’une beauté si parfaite, qu’il sembloit surpasser les plus beaux chevaux de l’Arabie. Sa cotte de mailles, d’un tissu étroit et serré, ressembloit à celles que fabriquoit le prophète David[1]. Il tenoit à la main une massue de la pierre la plus dure, que quarante des plus fameux guerriers n’auroient pu porter. Son large cimeterre étoit l’ouvrage d’un artiste indien, et sa lance étoit faite de la main du fameux Semher.[2] Il

  1. On lit dans le Coran, que Dieu amollissoit le fer sous les doigts de David (Daoud), et qu’il faisoit des cuirasses très-serrées. Voyez Surate 34, verset 10. Ces cuirasses sont appelées, à cause de cela, daoudi. Ce nom altéré a donné lieu à cette singulière note qu’on lit dans la suite des Mille et une Nuits, tome III, page 363. Haoudi, c’est la cuirasse la plus pesante, et en même temps la plus forte.
  2. Nom d’un ouvrier qui faisoit des lances excellentes. Voyez le Dictionnaire de Golius.