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LES MILLE ET UNE NUITS,

Le calife voulut ensuite voir Attaf, et commanda qu’on l’amenât. Attaf se prosterna devant lui, et fit des vœux pour la durée et la prospérité de son règne. Le calife lui demanda ce qu’il desiroit qu’il lui accordât ?

« Commandeur des croyans, dit Attaf, pardonnez à Abdalmalek. » « Comment, reprit le calife, tu demandes grâce pour lui, après qu’il a voulu te faire périr ? » « Ce n’est pas sa faute, repartit Attaf, mais la faute de ceux qui l’ont trompé, et l’ont excité contre moi par leurs perfides suggestions. Quant à moi, je lui pardonne de bon cœur, et je donne au geolier tout ce qui m’appartient. Confirmez, je vous prie, cette donation ; et pour empêcher qu’Abdalmalek ne soit trompé par la suite, accordez à ce geolier le droit de reviser tout ce que fera le gouverneur, et que rien ne se fasse dorénavant à Damas sans que mon libérateur y appose le sceau que vous voudrez bien lui envoyer. » Le calife consentit sans peine à ce qu’Attaf lui demandoit ; et ses ordres