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CONTES ARABES.

et reprends les fonctions de ta place ; ma colère n’étoit qu’une colère feinte ; je voulois éprouver la vérité des prédictions renfermées dans ce livre. Je te rends toute mon amitié ; et ton obéissance dans cette circonstance, n’a fait qu’augmenter mon attachement pour toi.

Cependant Attaf ayant passé la nuit en prison, fut conduit le lendemain devant le cadi, qui lui demanda si c’étoit lui qui avoit tué l’homme près duquel il avoit été trouvé couvert de sang ? « C’est moi qui l’ai tué, répondit Attaf. » « L’avez-vous fait de propos délibéré ? » « Oui. » « Jouissez-vous de toute votre raison ? » « Oui. » « Quel est votre nom ? » « Attaf. »

Le cadi envoya aussitôt faire le rapport de cette affaire au mufti, qui prononça la sentence. Le greffier dressa le procès-verbal, et envoya les pièces du procès au premier visir. L’ordre de mettre la sentence à exécution fut bientôt expédié, et Attaf conduit au pied de la potence.