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LES MILLE ET UNE NUITS,

visir quelques mois auparavant. Mesrour ayant apporté le livre, le calife le présenta à Giafar, qui vit avec étonnement qu’il renfermoit tout ce qui lui étoit arrivé depuis son départ de Bagdad jusqu’au moment où il s’étoit séparé d’Attaf près de Cobbat alasafir.

« Ferme le livre, lui dit alors le calife ; je te ferai lire la suite lorsque les événemens qu’elle contient seront accomplis. Jusqu’ici tu as éprouvé tout ce qui y est prédit. Tu vois donc que j’avois raison de te dire de ne paroître devant moi que lorsque tu pourrois répondre toi-même à la question que tu me faisois, et me dire ce que j’avois lu. Tu vois aussi pourquoi je pleurois, et riois alternativement ; je partageois la peine et la satisfaction que tes diverses aventures t’ont fait éprouver successivement. »

Le calife reprit alors le livre, et dit à Mesrour de le remettre dans l’armoire. « Retire-toi maintenant chez toi, dit-il ensuite à Giafar,