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LES MILLE ET UNE NUITS,

avoient pris les devans, et avoient dressé deux magnifiques pavillons, l’un pour Giafar, l’autre pour la nouvelle mariée.

Lorsque chacun fut retiré dans sa tente, Giafar empressé de se trouver seul avec la beauté pour laquelle il avoit conçu une passion aussi violente, se rendit près de Zalica. Dès qu’elle l’aperçut, elle se cacha le visage de ses mains. Giafar la salua ; elle lui rendit humblement le salut, mais sans changer d’attitude.

« Pourquoi, lui dit Giafar, me dérober la vue de ces yeux qui m’ont si bien fait sentir leur pouvoir ? N’êtes-vous pas mon épouse ? » « Seigneur, répondit Zalica, si un prince aussi puissant que vous veut prendre la femme de celui qui lui a donné long-temps l’hospitalité, et qui a prodigué pour lui ses biens et ses richesses, je suis votre épouse, et même votre esclave. » « Que signifie ce discours, répliqua Giafar, vous n’êtes pas la femme d’Attaf ? »

« Je le fus, répartit Zalica, et je