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CONTES ARABES.

[1]Le sultan des Indes ne pouvoit s’empêcher d’admirer la mémoire prodigieuse de la sultane son épouse, qui ne s’épuisoit point, et qui lui fournissoit toutes les nuits de nouveaux divertissemens par tant d’histoires différentes.

Mille et une nuits s’étoient écoulées dans ces innocens amusemens ; ils avoient même beaucoup aidé à diminuer les préventions fâcheuses du sultan contre la fidélité des femmes ; son esprit étoit adouci ; il étoit convaincu du mérite et de la grande sagesse de Scheherazade ; il se souvenoit du courage avec lequel elle s’étoit exposée volontairement à devenir son épouse, sans appréhender la mort à laquelle elle savoit qu’elle étoit destinée le lendemain,

  1. Le dénouement des Mille et une Nuits qu’on a fait connoître dans la préface, à la tête de la continuation (tom. VIII), ne pouvant être placé qu’à la fin d’une traduction complète de l’ouvrage, on a cru devoir conserver et transposer ici celui qu’avoit adopté M. Galland.