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CONTES ARABES.

qui devoient, disoit-il, leur rappeler le souvenir de ses malheurs, et de la soirée qu’ils avoient passée ensemble. Ils les acceptèrent, prirent congé de lui, et rentrèrent secrètement au palais. Avant de se retirer dans son appartement, le calife donna ordre à Giafar de lui amener le jeune homme dès qu’il feroit jour.

Le visir se transporta le lendemain de grand matin chez Aly, et le prévint que le calife desiroit lui parler. Le jeune homme, entendant prononcer le nom du calife, fit l’éloge de ses vertus, et témoigna beaucoup de joie de paroître en sa présence. Il partit aussitôt avec Giafar, qui le fit entrer dans l’appartement où Haroun les attendoit. Le jeune homme reconnut aussitôt le calife, qu’il avoit rencontré la veille, déguisé en marchand. Il ne parut aucunement déconcerté de cette découverte, se prosterna la face contre terre, et adressa au prince un compliment très-agréable, qui finissoit par ces vers.