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CONTES ARABES.

» Je repris peu à peu mes esprits ; je me levai avec beaucoup de peine, et je marchai, ou plutôt je me traînai jusqu’à ma maison. Je fis venir un chirurgien qui pansa mes plaies, et les guérit ; mais il ne put faire disparoître les traces des coups que vous avez aperçues sur mon corps.

» Lorsque je fus parfaitement rétabli, et que j’eus pris plusieurs bains, je me rendis à mon magasin, et je vendis toutes mes marchandises. J’achetai quatre cents esclaves si bien choisis, que les plus grands princes n’en possèdent pas de plus beaux et de mieux faits. Deux cents de ces esclaves devoient m’accompagner un jour, et les autres le lendemain. Je leur distribuai les divers emplois de la cour, et je leur assignai des pensions.

» Je fis ensuite construire la gondole dans laquelle vous m’avez vu, qui me coûta douze cents pièces d’or, et j’imaginai de venir me promener tous les soirs sur le Tigre, en me faisant passer pour le calife. J’esperois que ce stratagème venant